ISSN 2271-1813

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Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution 1789-1799

C O M M A N D E R

   

Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 1186

RÉFLEXIONS SUR LES OUVRAGES DE LITTÉRATURE (1736-1740)

1Titres Réflexions sur les ouvrages de litérature.

2Dates Octobre 1736 - juillet 1740. Hebdomadaire. Date du privilège: 21 août 1736; paraît le lundi; nombre de livraisons par an: 16; nombre de volumes par an: 3.

Datation des volumes: 1736 (t. I), 1737 (t. II-IV), 1738 (t. V-VIII), 1739 (t. IX-X), 1740 (t. XI-XII).

3Description Chaque volume ou tome à pagination continue est composé d'environ 16 livraisons hebdomadaires; nombre de pages des volumes: 360 (le t. I a 384 p.); nombre total de volumes: 12; Cahiers de 24 p., in-12, 96 x 163.

4Publication Paris, Pierre Gissey, rue de la vieille Bouclerie, à l'Arbre de Jeffé (t. I-V); Paris, Briasson, rue Saint-Jacques, à la Science (t. VI-XII).

5Collaborateurs François GRANET (t. II-XII); Jean-Baptiste-Robert BOISTEL (t. I).

6Contenu Contenu annoncé: «critique des ouvrages littéraires» (Préface); ouvrages nouveaux, poésies, romans, pièces de théâtre, «problèmes de littérature», par exemple: «pourquoi les hommes souhaitent-ils qu'un chacun se conforme à leur façon de penser et de sentir, et qu'ils ne lui souhaitent pas de même?» (t. I, p. 288).

Contenu réel: belles-lettres, histoire religieuse, histoire ancienne et moderne, philosophie ancienne et moderne, critique littéraire, périodiques, querelles des médecins et des chirurgiens, pièces en vers français et latins, oraisons, nouvelles littéraires.

Principaux auteurs étudiés: Voltaire, Marivaux, J.B. Rousseau, Le Sage, Rollin, Gresset, Néricault Destouches, Boileau, Lenglet Dufrenoy, Pope, Racine, Corneille, Molière, abbé de Saint-Pierre, abbé Trublet, Desfontaines.

Tables à la fin des t. III, VI, IX et XII (table générale).

7Exemplaires B.M. Lyon, 307.328; B.N., Z 49927-49936; Ars.; B.M. Grenoble (incomplète); B.M. Toulouse.

8Bibliographie B.H.C.; H.P.G.; DP2, «Granet».

Réédition: Genève, Slatkine, 1968, 2 vol.

Mentions dans la presse du temps: Mémoires de Trévoux, t. II, 1736, p. 2492; Mercure de France, t. II, 1736, p. 2494 et t. III, 1737, p. 516; Observations sur les écrits modernes, t. XXIV, 1741, p. 164.

Historique Il est généralement accepté que l'abbé Granet, qui collaborait aux Observations sur les écrits modernes de Desfontaines depuis 1735, prit en charge les Réflexions sur les ouvrages de littérature à partir du second volume en 1737 (Gouget, Moreri, Cioranescu). Desfontaines est catégorique à ce sujet: «Il est l'auteur des Réflexions sur les ouvrages de littérature en 17 volumes, qui, à l'exception du premier, sont tous de lui seul» (Eloge).

L'identification du rédacteur du premier volume (ou des rédacteurs) des Réflexions est moins certaine. On a cité les noms de La Cloutière et Boistel; Cioranescu mentionne ceux de La Blontière et Bointel (Cior 18, t. II, p. 886). Nous avons trouvé dans l'exemplaire des Réflexions se trouvant à la B.M. de Grenoble une inscription sur la page de titre du premier volume qui renforce l'hypothèse de Cioranescu: «les 4 1res feuilles sont de M. de la Blontière, toute la suite est de Mrs. Bointel et» — l'inscription s'arrête là malheureusement!

Granet fait allusion au premier rédacteur mais sans le nommer: «l'auteur du 1er volume de ces Réflexions», écrit-il (t. VI, p. 222). D'autre part, nous avons remarqué que le nom de Boistel apparaît dans la première table des matières à la fin du troisième tome ainsi qu'au t. X, p. 214. Nous pensons que Bointel et Boistel étaient en fait une et même personne, un certain Jean-Baptiste-Robert Boistel d'Welles, membre de l'Académie d'Amiens. La F.L. de 1769 écrit à son propos: «Boistel d'Welles, (Jean-Baptiste-Robert), Trésorier de France à Amiens, sa patrie, de l'Acad. de la même ville. Epître à M. Racine, 1736. Ode à M. Turgot, 1737. Il a eu quelque part aux premières feuilles des Réflexions sur les ouvrages de littérature. Antoine et Cléopâtre, tragédie, 1741, Irène, tragédie, 1762».

La marque distinctive de François Granet, à partir du second volume, qui se retrouvera dans toute la collection (sauf au t. XII, nº 4) sera une épigraphe en latin qui précède chaque livraison hebdomadaire. Le but avoué de Granet, en écrivant ses Réflexions ne diffère pas de celui de son collègue Desfontaines: «nos feuilles sont destinées à l'instruction et à l'amusement de tout le monde» (t. XI, p. 42).

Son point de vue sur la critique des ouvrages de littérature est aussi très proche de celui de Desfontaines: «La nécessité de la critique n'est point un problème pour les lecteurs judicieux: elle est uniquement contestée par un certain nombre d'écrivains excessivement jaloux de leur réputation littéraire et qui traitent de crime tout ce qui peut y donner atteinte» (t. II, p. 1). Il n'est guère surprenant que Desfontaines écrive dans son «Eloge de l'abbé Granet»: «je savais d'ailleurs qu'il avait les mêmes principes que moi sur les matières de littérature et de goût» (Observations, t. XXIV, p. 165). Les principes de la critique littéraire de Granet furent affirmés quand il prit en charge la rédaction de ce périodique: «impartialité rigide, l'observation des règles de l'honnêteté et de la bienfaisance et une sincérité qui ne se démente jamais» (t. II, p. 4).

L'objet de ses «réflexions» n'est guère différent de celui du Nouvelliste du Parnasse (1730-1732), auquel il collabora avec Desfontaines: «ces feuilles, écrit Granet, sont principalement destinées aux ouvrages de littérature, c'est-à-dire, à l'histoire, à la poésie, à l'éloquence, à la philologie et à tout ce qui est compris sous le nom de belles-lettres» (t. XII, p. 190).

Selon Moreri, Granet «ne fait souvent que répéter aux termes et au tour près ce qu'il avait déjà dit dans les Observations sur les écrits modernes (Dictionnaire historique, t. IV, p. 335). Ce phénomène devrait être étudié en comparant les articles des deux périodiques. Un autre phénomène frappant, c'est que les articles des Réflexions ont souvent comme point de départ ceux des Observations sur les écrits modernes.

La B.M. de Lyon possède une réédition des Réflexions sur les ouvrages de littérature de chez Briasson dont la datation est des plus bizarres: t. I-V, 1742; t. VI-VII, 1738; t. VIII-X, 1739; t. XI-XII, 1740. L'édition utilisée par Slatkine qui est supposée être la «réimpression de l'édition de Paris, 1737-1742, 12 vol.», sort de chez Briasson, avec des dates aussi bizarres: t. I, 1738; t. II-V, 1742; t. VI-VII, 1738; t. VIII-X, 1739; t. XI-XII, 1740.

Paul BENHAMOU

 


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© Universitas 1991-2024, ISBN 978-2-84559-070-0 (édition électronique)