ISSN 2271-1813

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Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution 1789-1799

C O M M A N D E R

   

Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 39

AFFICHES DE MONTARGIS (1780-1790)

1Titres Affiches, Annonces et Avis divers du Gâtinois (19 janv. 1780 - 20 févr. 1781; titre également porté par le frontispice de l'année 1781), puis du Gâtinais (5 mars 1781 - 20 déc. 1783; titre également porté par les frontispices des années 1782 - 1783).

Devient à partir du 5 janvier 1784: Affiches de Montargis, ou Journal du Gâtinais (dernier numéro conservé: 5 novembre 1790; titre également porté par les frontispices des années 1784-1786). Les frontispices des années suivantes n'ont pas été conservés; le frontispice de 1780, manifestement imprimé après coup, en 1784 ou dans les années suivantes, porte ce même titre).

Devient au début de 1791 (premier numéro conservé: 5 juin 1791): Journal du district de Montargis.

2Dates Feuille de quinzaine, les Affiches de Montargis paraissent très régulièrement le 5 et le 20 de chaque mois. La feuille débutant avec le nº 1 du 19 janvier 1780, l'année 1780 ne groupe que 23 livraisons; par la suite, chaque année en compte 24. Ces livraisons sont numérotées et paginées de manière à former un volume pour chacune des années.

3Description Les numéros des Affiches de Montargis sont ordinairement imprimés sur les deux colonnes de 4 p., in-4º (format rogné: 192 à 195 x 249 à 252). L'année 1780 n'ayant reçu qu'après coup son frontispice, son premier numéro n'a que 4 p. Chaque premier numéro des années suivantes compte 2 cahiers emboîtés, soit 8 p.: les 2 premières sont occupées par le frontispice et son verso. Seul le numéro 13 (5 juil. 1781) possède un supplément de 2 p., non pag. Aussi les 4 premières années comptent-elles: 92 p. (1780, 23 numéros de 4 p.), 100 (1781, 1782, 1783: un numéro de 8 p. et 23 de 4). Le 5 janvier 1784, le rédacteur déclare augmenter le format de sa feuille en donnant tous les trois mois un supplément. Mais il ne parvient pas à respecter cet engagement. Les numéros de 6 p. sont très rares: 3 en 1784 (20 févr., 5 et 20 sept.), 1 en 1785 (5 févr.), 1 en 1787 (20 juil.). Il existe quelques erreurs de pagination: au total, il y a 106 pages en 1784 (104 sont comptées par erreur), 102 en 1785 (104 par erreur), 100 en 1786, 102 en 1787 (104 par erreur), 100 très probablement en 1788. L'année 1789 n'est pas conservée. Seuls sont connus 4 numéros de 1790.

Du 19 janvier 1780 au 20 janvier 1781, un haut bandeau coiffe le titre de chaque feuille: un cartouche central contenant la numérotation est entouré par deux profils inscrits chacun dans un petit médaillon, le tout est inséré dans un long cadre rectangulaire orné de guirlandes. Un second bandeau de même type, mais un peu moins haut, orne les feuilles entre les 5 février 1781 et 1er janvier 1784. Disposé jusque-là sur deux lignes, le titre en occupe trois à partir de janvier 1784. Aussi, le 20 janvier 1784, pour gagner de la place, l'imprimeur réduit-il le bandeau à l'ébauche du haut d'un cadre: trois filets horizontaux accompagnent un petit médaillon central, la numérotation est reportée en haut de page, à gauche. Les Affiches gardent cette présentation jusqu'à la fin du siècle.

Entre le 20 juin et 20 décembre 1780, la Feuille porte, imprimée sous la date, la même épigraphe latine: Quod si digna tua minus est mea laude, / At voluisse fat est: animum non talia jacto. Pendant les deux années suivantes, chaque numéro propose une épigraphe différente, tirée d'Ovide, de Virgile, voire même de Buchanan; ces épigraphes ont trait aux mois, aux saisons, à la température, aux signes du zodiaque, aux travaux de la terre, etc. De janvier 1783 à l'année 1790 comprise, tous les numéros portent la même épigraphe empruntée à Phèdre: Quamdam sub illis utilitatem reperies. Les frontispices de 1781, 1782 et 1783 sont chacun agrémentés d'une épigraphe différente, tirée d'Ovide et de Phèdre. Ceux de 1784 et des années suivantes, de même que celui de 1780, imprimé après coup, portent le même vers de Virgile: Forsan et haec olim meminisse juvabit.

4Publication Les Affiches sont imprimées à Montargis, «avec approbation et permission», chez Claude Lequatre «imprimeur de la Ville et du Collège» (19 janv. 1780 - 20 mars 1781), puis «imprimeur du Roi» (5 avril 1781 - 5 nov. 1788), enfin «imprimeur du Roi et de S.A.S. Monseigneur le duc d'Orléans» (à partir du 5 févr. 1790). On y souscrit à Montargis, mais aussi chez les greffiers des bailliages de Boiscommun, Gien, Lorris, Nemours.

L'abonnement annuel est de 5 # à Montargis, 6 # pour la province.

5Collaborateurs Le rédacteur des Affiches de Montargis est resté anonyme. Peut-être était-ce l'imprimeur Claude Lequatre. Pendant les trois premières années (1780-1782), les Affiches recueillent quelques collaborations locales et paraissent rédigées par un petit noyau d'amis: les avocats Hureau de Livoy, Ligier de Verdigny et Ricatte, le médecin Gastellier, correspondant de la Société royale de médecine, et son ami Delisle, directeur de la papeterie de Langlée. Les Affiches obtiennent même la sympathie du lieutenant général de police, d'Aulmont, qui n'hésite pas à y publier quelques vers (5 janv., 20 août et 5 sept. 1781). Par la suite, la Feuille pâtit de ses liens avec ce petit groupe fondateur. D'Aulmont a vendu sa charge de lieutenant général; Gastellier devient maire de Montargis en 1783. Les rapports n'avaient jamais été très bons entre la mairie et les gens du présidial. Un article louangeur sur le nouvel ouvrage de Gastellier, Des spécifiques en médecine déclenche une polémique «avec une petite coterie de deux ou trois méchants»: le numéro du 5 avril 1783 est alors censuré par le nouveau lieutenant général de police. Au début de l'année suivante, le compte rendu des fêtes pour la publication de la paix (20 janv. 1784) est censuré, le rôle de la municipalité ayant été valorisé au détriment de l'action de MM. du présidial. Les Affiches vivent désormais sous une étroite surveillance. Dans son avis du 5 janvier 1784, le rédacteur affirme: «nous rejetterons impitoyablement tout écrit anonyme, tout ouvrage, qui, quoique signé, pourrait blesser directement ou indirectement qui que ce soit, et nous déclarons solennellement que s'il en échappe quelqu'un à notre vigilance, ce sera une surprise faite à notre honnêteté, et que nous serons les premiers à recourir à l'autorité de MM. les Magistrats de Police, pour les proscrire de la manière la plus exemplaire». Un peu plus tard, il remarque: «Pour éviter les reproches amers qui nous ont été faits par quelques personnes qui nous ayant fait passer des avis à insérer dans cette Feuille se sont aperçû de quelques changements dans l'impression, nous les prévenons qu'à l'avenir nous n'en recevrons aucun qui ne soit muni de l'approbation de MM. les Officiers de Police. Nous nous épargnerons par ce moyen le désagrément des plaintes, et celui que nous avons éprouvé plus d'une fois d'être obligés de remanier toute notre Feuille au moment de l'impression» (20 févr. 1784). Aussi ne faut-il pas s'étonner si les collaborations locales deviennent plus rares; de plus en plus, le rédacteur «bourre» les colonnes en insérant des extraits d'autres feuilles, sans toujours en indiquer la provenance.

6Contenu Les Affiches de Montargis contiennent de nombreuses rubriques de service: conservation des hypothèques (contrats de vente enregistrés aux greffes des bailliages de Montargis, Boiscommun, Gien, Lorris, Nemours), annonces diverses (biens à vendre ou à louer, «demandes particulières»: offres et demandes de services), publicités (essentiellement de librairie), mention irrégulière des notables décédés au cours de la quinzaine écoulée («Morts», insertion parfois accompagnée d'un panégyrique plus ou moins long), résultats du tirage de la «Loterie royale de France», «Cours des grains à Montargis» et «Taxe du pain». A partir de janvier 1781, deux rubriques reviennent un numéro sur deux: le 5 de chaque mois, la Feuille débute par un large tableau «Etat du ciel» donnant, sur toute la largeur de la page, une série de renseignements astronomiques (signe du zodiaque, durée du jour et de la nuit, équation [temps que doit marquer une pendule bien réglée, lorsque le soleil passe au méridien], phases de la lune); le 20, le rédacteur annonce, «pour l'utilité des gens d'affaires, négociants, cultivateurs», les «Foires du Gâtinais et des environs» qui se tiendront le mois suivant.

Les très nombreuses publicités de librairie insérées par les deux libraires rivaux Prévost et Noël Gilles, dit La Pistole, prouvent que les élites montargoises n'étaient pas à l'écart du mouvement des Lumières: l'Encyclopédie, le Dictionnaire universel de Trévoux, l'Encyclopédie de Jurisprudence, le Cours complet d'agriculture de l'abbé Rozier, les œuvres de Diderot, les œuvres complètes de Rousseau et de Voltaire, les œuvres de Lesage et de l'abbé Prévost en 50 volumes, une Bibliothèque amusante en 60 volumes, d'autres ouvrages leur sont proposés. Prévost tient un cabinet de lecture. Noël Gilles propose des abonnements à la lecture des papiers publics (Gazette, Mercure de France, Journal de Genève, etc.).

Nous avons dénombré dans les Affiches de Montargis 487 unités rédactionnelles plus ou moins étendues (1780-1788): 154 (1780-1782), 195 (1783-1785), 138 (1786-1788). La collection de ces trois dernières années est incomplète: il manque 17 numéros. Dans un avis inséré le 20 septembre 1780, le rédacteur fait appel à la bonne volonté des collaborateurs éventuels: «Nous supplions Messieurs les Curés de vouloir bien nous faire l'honneur de contribuer [à rendre l'Affiche du Gâtinais intéressante] en nous procurant la notice des événements qui surviendront dans leurs paroisses et qu'ils jugeront dignes de piquer la curiosité du public; Messieurs les Magistrats et Jurisconsultes de nous accorder la note des nouveaux Edits, Règlements, Ordonnances, Arrêts, Sentences, etc. dont la connaissance intéresse tous les ordres des citoyens; Messieurs les Médecins, Chirurgiens et Naturalistes, de nous faire part des résultats de leurs observations si utiles pour l'humanité, ainsi que des découvertes que leurs recherches et leurs lumières les mettent à portée de faire dans les trois règnes de la nature; Messieurs les Gens de lettres de vouloir bien laisser échapper dans nos mains quelques-uns des ouvrages que recèlent leurs porte-feuilles, et dont le mystère est une privation réelle pour les amateurs de la littérature. Nous publierons avec reconnaissance tout ce qu'on voudra bien nous faire l'honneur de nous adresser». Il est entendu des «gens de lettres». Les pièces de vers, parfois longues, et les petits bouts-rimés tels que charades, énigmes et logogriphes sont très nombreux: 41,4% du total des unités rédactionnelles (u.r.), soit 26,2 (pièces de vers) et 15,1 (petits bouts-rimés). Feutry, originaire des Flandres, ancien maire de Châtillon-sur-Loing, «membre de la Société philosophique de Philadelphie», est le plus prolixe de tous ces poètes de salon puisque les Affiches contiennent 25 pièces signées de lui (5 août 1782 - 20 févr. 1787). Les autres poètes sont moins féconds: l'avocat Hureau de Livoy (4 pièces) et son confrère Ricatte (2), de Morambert, «professeur de langues à Châtillon-sur-Loing» (5), Delisle, directeur des papeteries de Langlée (3), d'autres encore dont ne restent que les initiales.

La rubrique Législation-Jurisprudence-Administration arrive en seconde place, après les vers: 20,3% des u.r. Au cours des trois premières années, le petit monde des robins du Gâtinais répond à l'appel du rédacteur. Les avocats Liger de Verdigny (Montargis) et Dedauve (Joigny), le procureur Crosnier (Etampes) argumentent à propos de conflits de juridictions (5 févr. - 20 juil. 1781). D'autres «Magistrats et Jurisconsultes» (ils sont restés anonymes) définissent la jurisprudence du pacage des moutons, des boucs et des chèvres (20 juil. 1780, 5 août et 5 nov. 1781), évoquent la peine méritée pour le vol de grains dans les champs pendant la nuit (5 janv. 1782), la condamnation de bûcherons pour injures envers un régisseur des Aides et Droits réunis (5 nov. 1782), définissent la coutume de Montargis à propos des successions (5 déc. 1782). Aussi, entre 1780 et 1782, les articles de législation sont-ils plus nombreux que par la suite: 25 à 28,3% du total annuel des u.r. Est-ce un effet de la censure policière? Cette rubrique est de moindre qualité à partir de 1783. Peu d'articles ont encore trait au Gâtinais; il ne s'agit plus que de résumés secs ou bien de reproductions in-extenso de décisions royales ou d'arrêts du parlement.

Les rubriques à caractère «scientifique» parviennent au troisième rang: 15,9% des u.r., soit 8,4 (articles de médecine), 4,1 (agriculture), 3,4 (sciences naturelles). La rubrique médicale perd elle aussi son caractère local à partir de 1784. En un long article étendu sur trois numéros (5 mai - 5 juin 1781), Gastellier explique comment soigner la maladie du charbon et s'élève contre le charlatanisme qui lui paraît fort répandu en Gâtinais. Un médecin (Gastellier?) proteste contre les prétentions de l'huissier Viné: celui-ci avait annoncé guérir la «pulmonie» à l'aide de bouillons (20 févr. 1783). Après la polémique provoquée par l'ouvrage de Gastellier, Des spécifiques en médecine, les Affiches publient une lettre reçue par un Montargois: un juge à Cerisiers, près de Sens, raconte comment un paysan, ayant cru sa femme ensorcelée, fit appel à un «devin et magicien»; les soins de ce guérisseur amenèrent une catastrophe: la famille meurt asphyxiée par les vapeurs du foyer (20 nov. 1783). Au cours des années suivantes, la rubrique médicale se limite à une suite de recettes de remèdes manifestement extraites, pour la plupart, des papiers publics. Les élites montargoises ne paraissent pas s'être beaucoup intéressées à l'agriculture. La Feuille contient quelques recensions de nouveaux ouvrages sur l'agriculture (5 juil. 1780, 5 janv. 1782, 5 déc. 1784): ont-elles été rédigées par un bon esprit de Montargis? A côté de recettes pour protéger ou guérir le bétail, ainsi que de secrets contre les insectes ou les animaux nuisibles, le lecteur trouve dans les Affiches de nouvelles façons culturales, telles «la préparation économique à donner à la semence avant de la confier à la terre» publiée par Bagot, médecin à Saint-Brieuc (20 oct. 1787). Les Affiches publient aussi (probablement sur l'ordre du gouvernement) des «instructions»: «Instruction sur le Bled moucheté» (5 nov. 1785), «Instruction sur la culture de la racine de Disette» (5 et 20 juil. 1787). Ainsi, sans le secours de ses abonnés, la Feuille participe-t-elle au vaste effort de propagande en faveur d'une amélioration de l'agriculture. Les sciences physiques et l'histoire naturelle ont intéressé deux ou trois Montargois. Le chevalier Declosquinet de La Roche publie une longue observation sur l'inutilité et le danger de sonner les cloches pour écarter les orages; il s'y appuie sur l'expérience du cerf volant de Franklin (20 juin et 5 juil. 1781). Comme ses consœurs provinciales, la Feuille est passionnée pour les montgolfières: lors de la mort de Pilâtre de Rozier, elle publie deux longues lettres (l'une de Boulogne, l'autre de Calais) reçues à Montargis (5 et 20 juil. 1785). Après un «Discours abrégé sur l'histoire naturelle», le rédacteur insère à trois reprises des observations probablement extraites des œuvres de Buffon: sur l'if, le serpent d'eau et la grenouille, le scorpion et la souris (5 févr., 5 avril, 20 mai et 5 août 1782).

Occupant la quatrième place (7,5% des u.r.), la catégorie «événements locaux» groupe les nominations et installations de notables (échevins, gens du présidial), les comptes rendus de diverses cérémonies (Te Deum pour la naissance du Dauphin et pour la paix, enterrements de notables, services célébrés après la mort du duc d'Orléans), des faits divers: «l'Orage affreux» de Milly-en-Gâtinais (5 oct. 1781), les peines capitales subies par les brigands de la forêt de Montargis (20 juin 1783), l'évasion de quelques-uns des survivants de cette bande de brigands, la chasse qui leur est donnée (5 mai 1786, long article reproduit par le Journal de l'Orléanais du 9 juin suivant), les ravages de la bête carnassière de l'Orléanais (5 oct. 1785). Cette catégorie s'appauvrit en 1787 et 1788 (3,8% et 3,2% des u.r. de ces deux années): les informations locales ont alors pratiquement disparu de l'Affiche.

Manquant de collaborateurs («MM. les Curés», sauf exception, sont restés silencieux), le rédacteur complète sa feuille à l'aide d'historiettes et d'anecdotes extraites des papiers publics. La rubrique «variétés-anecdotes» (7,3% des u.r. entre 1780 et 1788) parvient à des sommets en 1784 (12,3%) et surtout en 1786-1788 (9%, 11,5%, 16,1%). Ce sont des histoires amusantes dont les protagonistes sont parfois de grands personnages (Louis XIV, Frédéric II de Prusse), des anecdotes édifiantes (traits de bienfaisance ou de courage), curieuses (morts de centenaires encore très verts), extraordinaires (crimes, suicides, etc.).

La rubrique «histoire» (6,5% des u.r. pour la période 1780-1788) a un caractère nettement local. Les Affiches publient la lettre d'un anonyme au sujet d'une pièce d'or espagnole trouvée à Courtigny, paroisse d'Oussoy (5 avril 1780). Une polémique assez aigre oppose longuement deux historiens locaux à propos de l'attitude de Montargis pendant la Fronde: l'avocat Hureau de Livoy y conteste les conclusions de l'ouvrage L'Intrigue du cabinet sous Henri IV et Louis XIII terminée par la Fronde, publié par Anquetil, prieur de Château-Renard (20 juil., 5 et 20 août, 5 et 20 sept. 1781). Le 5 janvier 1785, débute une série d'articles intitulés Epoques du Gâtinais, où l'auteur, probablement Hureau de Livoy, raconte la vie de telle ou telle ancienne célébrité locale, développe les circonstances de tel ou tel ancien événement. Un moment interrompues par la maladie de leur auteur (avril-août 1785), ces éphémérides reprennent entre les 20 septembre et 20 novembre 1785. Quatre notices paraissent en 1786 (20 févr., 5 et 20 sept., 5 déc.), une dernière en 1787 (5 févr.). En 1788, commence la Description topographique de l'Election de Montargis: le 5 février paraît la description de la paroisse d'Aillant-sur-Milleron, donnant des détails sur les possesseurs de fiefs, l'industrie, le commerce et les foires de la localité. Sans explication, le rédacteur abandonne l'entreprise, et la Description n'a pas de suite. Au total, la rubrique «histoire» est considérablement développée en 1781 (8,3% des u.r. de cette année-là), 1785 (22,2%), 1786 (7,2%). Restent trois unités rédactionnelles qu'il était difficile de faire entrer dans les rubriques précédentes. «Une charmante société» de Montargis décide de consacrer ses loisirs à la comédie, «cet amusement philosophique»; un correspondant des Affiches, Manuel, a été témoin «de son début, c'est-à-dire de ses succès. Elle a joué Nanine, cette bagatelle de Voltaire» (20 sept. 1781). Le 5 janvier 1783, la Feuille publie les Observations sur le mois de janvier, où Roucher s'interroge sur la date où il conviendrait de fixer le début de l'année; le 5 février suivant, un abonné fait insérer dans l'Affiche un article extrait du Journal de Paris ayant trait au même sujet.

7Exemplaires B.M. Montargis, 4º L 466 et 467, 2 vol. reliés en cuir, dos décorés de motifs dorés frappés au petit fer, contre-plats en papier marbré. Le volume 4º L 467 porte sur son premier contre-plat les armes et l'ex-libris de Pelée de Varennes, conseiller du roi, receveur des finances, grande rue du Loing à Montargis. Ce volume contient les années 1780-1785 et deux Eloges de Jacquemain Duboutoir, ancien maire de Montargis, l'un composé par le médecin Gastellier (12 p., 3 avril 1782), l'autre par l'avocat Cassaigne (5 p., 22 sept. 1783), tous deux imprimés chez Claude Lequatre.

Le volume 4º L 466 contient les années 1780 - 1810 (incomplètes). L'année 1780 débute sur le frontispice de 1781: manquent nº 6 (5 avril), 10 (5 juin), 14-20 (5 août - 5 nov.). L'année 1781 n'a donc plus son frontispice: manquent nº 16-21 (20 août - 5 nov.). 1782: manquent nº 7- 8 (5, 20 avril), 10 (20 mai), 16-22 (20 août - 20 nov.). 1783: manquent nº 12 (20 juin), 17-19 (5 sept. - 5 oct.), 21- 22 (5, 20 nov.), 24 (20 déc.). 1784: manquent nº 2 (20 janv.), 19-21 (5 oct. - 5 nov.). 1785: manquent le frontispice et nº 1 (5 janv.), 4 (20 févr.), 18 (20 sept.) et 21 (5 nov.). 1786: manquent p. 3-6 du nº 1 (5 janv.), nº 8 (20 avril), 15-16 (5, 20 août), 22 (20 nov.), 24 (20 déc.). 1787: manquent le frontispice et nº 1 (5 janv.), 2 (20 janv.), 4-5 (20 févr. - 5 mars). 1788: manquent le frontispice et nº 1 (5 janv.), 2 (20 janv.), 6 (20 mars), 17 (5 sept.), 22-24 (20 nov. - 20 déc.). L'année 1789 est absente. 1790: sont présents nº 3 (5 févr.), 8 (20 avril), 14 (20 juil.), 21 (5 nov.). Journal du district de Montargis. 1791: sont présents nº 11 (5 juin), 13 (5 juil.), 18 (20 sept.). 1792: sont présents nº 1 (5 janv.), 4 (20 févr.), 6 (20 mars), 9 (5 mai), 13 (5 juil.), 16 (20 août), 17 (5 sept.). 1793: est présent nº 4 (20 févr.). 1795: sont présents nº 8 (20 janv.), 16-17 (20 mai, 5 juin). Petites Affiches de Montargis: est présent nº 9 (11 mars 1797, 21 ventôse an V). Journal de l'arrondissement de Montargis. 1809: p.  63-64 (mai), nº 35 (15 déc.). 1810: nº 1 (5 janv.), 9 (25 mars), 12 (25 avril).

8Bibliographie Stein H., «La Presse locale (à Montargis) au XVIIIe siècle», extr. des Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais, Orléans, Herluisson, 1887, 29 p. – Leroy H., communication à la Société d'émulation de Montargis, séance du 22 avril 1922. – Nottin R., article paru dans Le Gâtinais, 29 avril 1939. – Leloup G., «Les journaux locaux à Montargis aux XVIIIe et XIXe siècles», Société d'émulation de l'arrondissement de Montargis, Bulletin trimestriel, multigraphié, 3e série, nº 30 (mars 1975), p. 14-19.

Gilles FEYEL

 


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© Universitas 1991-2024, ISBN 978-2-84559-070-0 (édition électronique)