ISSN 2271-1813

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Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution 1789-1799

C O M M A N D E R

   

Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 1002

NOUVELLE BIBLIOTHÈQUE CHOISIE 1 (1714)

1Titres Nouvelle Bibliothèque Choisie, où l'on fait connaître les bons livres en divers genres de literature, et l'usage qu'on en doit faire.

Continuation de la Bibliothèque critique (1708-1710).

2Dates Les deux tomes dont est composée la collection ont paru au début de 1714 et sont datés de 1714.

3Description Chaque tome est divisé en chapitres. T. I: 51 chapitres, p. 1-363 (+ Avertissement + Table). T. II: 18 chapitres, p. 1-305 (+ Table).

Cahier de 24 p., 85 x 165, in-12.

Devise: Exiguus nobis, sed bene cultus ager.

4Publication A Amsterdam, chez David Mortier Libraire.

5Collaborateurs Nicolas BARAT et Richard SIMON.

6Contenu Contenu annoncé: le propos est ici très voisin de celui de la Bibliothèque critique, bien qu'aucune référence explicite ne soit évidemment faite au périodique antérieur: il s'agit non de «donner de simples catalogues d'une infinité de livres», mais de marquer «la bonté et l'utilité» d'un certain nombre de livres «fort curieux» (Avertissement).

Contenu réel: analyses critiques (suivies ou partielles) de soixante-neuf ouvrages anciens ou plus récents, mais édités ou réédités aux XVIe et XVIIe siècles et relatifs aux matières suivantes (sans qu'aucun ordre ne soit respecté dans le recueil): belles-lettres, grammaire et langues, histoire, numismatique, philosophie antique et surtout religion: commentaires des Livres saints, controverses doctrinales (christianisme d'Occident et d'Orient, calvinisme, socinianisme, cabale, mahométisme), liturgies, règles de discipline, histoire ecclésiastique.

Principaux centres d'intérêt: l'attention portée à des livres peu connus, peu lus, devenus rares ou hors commerce, mais qui peuvent avoir place dans les bibliothèques des savants; l'intérêt des remarques bibliographiques (histoire, description et comparaison des éditions et des manuscrits dont l'auteur a pu avoir connaissance à la bibliothèque du Roi, par exemple, vœux de rééditions ou traductions avec corrections suggérées); la réflexion critique, soutenue et nourrie par une vaste érudition, et qui se mêle sans cesse aux extraits (que l'auteur nuance, complète, objecte ou réfute...).

Principaux auteurs étudiés: en dehors des Anciens — grecs (Aristote, Porphyre, Pythagore, Sextus Empiricus...) et latins (Cicéron, Sénèque, Virgile...) — et des Pères et théologiens des premiers siècles (Eusèbe de Césarée, Origène...), citons, parmi un grand nombre de savants — théologiens, humanistes, professeurs... —, français et étrangers, laïcs et ecclésiastiques, du XVIe siècle: Erasme, Robert et Henri Estienne, Lefèvre d'Etaples, Pic de la Mirandole, Saumaise, Socin, Turnèbe, Vivès, et du XVIIe siècle: Basnage, David Blondel, Kircher, le P. Morin, Richard Simon, Pococke, J. Usserius, H. Wharthon.

Tables non intégrées.

7Exemplaires Collection étudiée: B.M. Bordeaux, H 18475 (1-2).

Autres collections: B.N., Z 39273-274; Ars., 8º H 26616 (1-2); – 8º H 26617 (1-2); B.M. Aix, 65527.

Deux tomes en un volume: B.N., Q 4065; Ars., 8º H 26615.

8Bibliographie H.P.L.P., t. II, p. 282-83; H.G.P., t. I, p. 155; DP2, art. «Barat».

Mentions dans le Journal Littéraire de La Haye (janv.-févr. 1714, t. III, I, p. 224-225), le Journal des savants (26 mars 1714, p. 200-205), Amsterdam (4 mai et 19 juin 1714), les Mémoires de Trévoux (juil. 1714, p. 1127-1149), Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres (t. I, p. 249), Bibliothèque ancienne et moderne (t. I, I, 1714, art. 6, p. 134-204), Histoire critique de la République des Lettres, t. VI, art. 17, p. 387.

Historique Attribuée par le Journal littéraire de La Haye, la Bibliothèque ancienne et moderne et l'Histoire critique à Richard Simon (l'auteur de la Bibliothèque critique qui avait été supprimée en 1710 par un arrêt du Parlement de Paris), la Nouvelle Bibliothèque choisie est, d'après les termes de l'Avertissement, due pour «la meilleure partie» à Nicolas Barat dont le nom apparaissait d'ailleurs dans la Bibliothèque critique («discours trouvés dans les papiers de M. Barat», «écrits de sa main»). «Savant dans les belles-lettres et dans les langues saintes», N. Barat, du Collège Mazarin, avait réuni dans son cabinet «un assez grand nombre» de «bons livres», «fort curieux». Si l'on en croit l'Avertissement, c'est sur ces livres qu'il aurait composé la Nouvelle Bibliothèque dont, avant sa mort, survenue en 1706 (R. Simon, lui, meurt en avril 1712), il aurait donné une copie à un ami chargé de la revoir. Et celui-ci, après en avoir pris connaissance, aurait jugé bon de la donner au public... Il n'est peut-être pas interdit de penser qu'il ne s'agit là que d'une fiction imposée par les circonstances de 1710. Selon le Journal littéraire de La Haye, la Nouvelle Bibliothèque aurait d'ailleurs été imprimée à Paris quoiqu'elle porte l'adresse d'Amsterdam... De toute façon, l'ouvrage a bien été unanimement interprété comme une suite de la Bibliothèque critique (même méthode, même esprit) dont seul le titre a été changé par crainte de quelque nouvelle défense.

Sur cette continuation du périodique de Simon, les jugements portés par les contemporains sont assez mêlés. Afin de donner une idée du caractère du recueil, le Journal des savants reproduit intégralement un extrait (cf. Nouvelle Bibliothèque choisie, t.I, chap. X, p. 61-67), tandis que les Mémoires de Trévoux, avant d'attirer l'attention sur plusieurs développements, soulignent l'esprit toujours judicieux de l'auteur et son style net et «léger». Le Clerc, lui, d'emblée déclare qu'«il y a une infinité de choses inutiles ou même de peu conformes à la vérité» et laisse ensuite entendre qu'il suffit que le livre soit rare pour qu'il soit loué (Bibliothèque ancienne et moderne, art. cit. p. 135 et p. 197). De son côté, le Journal littéraire de La Haye, qui croit reconnaître «partout le génie de M. Simon, son style, son rabbinage», s'il estime qu'on n'est pas obligé de souscrire à toutes les opinions émises, n'en relève pas moins l'existence de «quantité de faits littéraires curieux». Tel est en effet le mérite propre de cette Nouvelle Bibliothèque, soucieuse de se distinguer de «ces Dictionnaires historiques» (le Moreri entre autres), de «ces Bibliothèques universelles», de «ces journaux des Savants» que stigmatise l'Avertissement sous le prétexte qu'ils ont «corrompu les esprits» au point que «les bons livres ne sont plus que des ornements de bibliothèque que l'on n'ouvre plus».

Robert GRANDEROUTE

 


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© Universitas 1991-2024, ISBN 978-2-84559-070-0 (édition électronique)