ISSN 2271-1813

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Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution 1789-1799

C O M M A N D E R

   

Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 964

LA MUSE DE COUR, LA MUSE DAUPHINE (1665-1667)

1Titres La Muse de cour, dédiée à Mgr le Dauphin.

Devient, à compter de la 5e semaine, La Muse de la cour, dont les onze premières lettres sont adressées à des dédicataires divers (aux courtisans, au duc de Valois, à Mlle, au duc d'Orléans, au duc d'Enghien, à Mlle Boreel, à Mlle de Berthillat, au cardinal Orsini, à Mgr de La Motte Hodencour). Devient La Muse dauphine à compter de 1667 (3 févr. 1667: «Quand j'étois l'an passé La Muse de cour»).

Continuation de La Muse historique de J. Loret.

Continué par les Lettres en vers de J. Laurent et C. Robinet.

2Dates 15 novembre 1665 - 7 avril 1667. Deux volumes. Privilèges du 14 avril 1666 et du 11 octobre 1666.

Livraison hebdomadaire, mais avec des lacunes dans les collections conservées. Volumes datés de 1666 et 1667.

3Description Deux volumes respectivement de 252 et 206 (290) p., in-4º et in-16. Cahiers de 160 x 225 et 82 x 152.

4Publication Paris, Alexandre Lesselin, au coin de la rue Dauphine, devant le Pont Neuf; et Claude Barbin, au Palais, sur le second Perron de la Sainte Chappelle.

5Collaborateurs PERDOU DE SUBLIGNY.

6Contenu Contenu annoncé: «Illustres curieux d'une galante cour / Voilà tout ce que sait cette même causeuse / Qui prenait autrefois son jour / Pour débiter quelque action fameuse / Ou quelque aventure d'amour. / Quand vous en voudrez davantage, / Un bal galant, un mariage, / Tout autre sorte de cadeau / En sont les sujets les plus beaux. / Faites en tout exprès pour grossir mon ouvrage.» (Aux courtisans, 15 nov. 1665).

Contenu réel: nouvelles politiques, sociales et surtout galantes; éloquence religieuse, anecdotes et faits divers.

Principaux auteurs cités: Boyer, P. Corneille, Donneau de Visé, Lesclache, Molière, Racine.

Table dans Les Continuateurs de Loret, éd. J. de Rothschild, Paris, 1881-1889.

7Exemplaires Ars., 4º BL 3986 rés (page de titre manque): – 8º BL 15575; – 8º BL 15576 (Barbin, 1667; Th. Jolly, 1668; Pierre Le Mounier, 1667); Maz., A 11082 (4º, 1666); B.N., 8º Lc2 27 (1668) et 27A (1667); Institut catholique; Sorbonne; Aix-en-Provence; Amiens; Dijon; B.L.; La Haye.

8Bibliographie DP2, art. «Subligny»; H.G.P., I, p. 122; H.P.L.P., t. I, p. 374-377.

Rééditions dans Les Continuateurs de Loret, Paris, 1881-1889.

Historique Sous deux titres différents, il s'agit là d'un même ensemble de lettres en vers irréguliers. Le titre de Muse de la cour pourrait avoir été repris d'une feuille qui aurait circulé sans privilège quelques années plus tôt; on lit en effet dans une apostille à la Muse royale du 19 décembre 1656: «La Muze qui rode et qui court / Soi disant Muze de la cour / Fort mal à propos se dit telle, / C'est une pure bagatelle». Selon le privilège accordé à Subligny, et plus tard cédé par lui à Barbin et à Jolly, cette feuille était distribuée tous les jeudis matins.

Le changement de titre qui s'opère en 1667 ne concerne pas les seules lettres écrites à partir de cette année-là, mais couvre aussi les rééditions de La Muse de la cour. Ainsi les volumes publiés chez Barbin en 1667 et chez Jolly en 1668 portent tous deux le titre de La Muse dauphine bien qu'ils recueillent les lettres du 3 juin au 24 décembre 1666. Le volume de T. Jolly n'est qu'une reprise des exemplaires de Barbin, avec nouvelle page de titre et amputés de l'épître à Mlle de Toussi et de l'avis du libraire au lecteur qui figuraient en tête.

Cet avis de Barbin éclaire l'histoire du texte et de sa diffusion: «La Muse dauphine est si connue sous le nom de Muse de la cour, qu'il est inutile de vous entretenir du progrès qu'elle a fait dans le monde, ny des raisons qui l'ont obligée de changer de nom, puis que chacun sait que tel a été le plaisir du Roi [...] Mais comme j'ai remarqué que Paris n'avait pas moins d'estime pour elle que pour le Louvre, j'ai pris soin pour satisfaire à la curiosité des uns et des autres, d'en faire un petit recueil».

Barbin conçoit son rôle comme celui d'un diffuseur et d'un recruteur; par son intervention, la feuille confidentielle d'un milieu restreint devenait un véritable périodique destiné à circuler et appelé à séduire des correspondants, bref à être au centre d'un réseau: le recueil pourra en effet «être augmenté tous les jeudis de deux feuilles, que je vendrai ensemble ou séparément, tant pour la commodité de ceux qui veulent porter ces ouvrages, que pour les envoyer avec plus de facilité dans les pays étrangers... Au reste ceux qui voudraient lui envoyer des mémoires qui méritent qu'on en fasse part au public toutes les semaines, s'adresseront s'il leur plaît à moi».

C'est le Mercure galant qui à partir de 1672 assumera les diverses fonctions dont rêve ici Barbin; mais il n'est pas douteux que son initiative n'ait assuré aux lettres de Subligny une diffusion plus large que celle qu'ont connue les lettres du même genre; le nombre des exemplaires localisés en fait foi.

Bernard BEUGNOT

 


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© Universitas 1991-2024, ISBN 978-2-84559-070-0 (édition électronique)